Découvertes paléontologiques de 2009

L’année 2009 était consacrée à Darwin, on peut dire que les nombreuses découvertes paléontologiques lui ont rendu un hommage posthume, confirmant les bases de la théorie qu’il a élaborée et montrant une fois de plus qu’il nous reste encore beaucoup de choses à découvrir sur l’histoire de l’évolution de la vie. En voici une sélection.

¤ Mammifères
 Maiacetus inuus : une baleine primitive à quatre pattes, fossilisée avec son foetus près du terme. Plus de détails sur cette découverte

 Darwinius masillae : surnommé "Ida", c’est un primate européen de 47 MA découvert dans le célèbre gisement de Messel, en Allemagne. Comme tous les fossiles de ce gisement ou presque, la qualité de conservation est exceptionnelle : il est possible de distinguer les parties molles, jusqu’au contenu de l’estomac. Ce fossile a eu une large couverture médiatique, dans laquelle il a été annoncé parfois comme un chaînon manquant entre l’homme et le singe. Outre le fait que cette affirmation ne veut absolument rien dire scientifiquement, sa position phylogénétique est sujette à controverse : il appartient aux Adapiformes, donc contrairement à ses auteurs qui le placent proche de la lignée humaine, il ferait plutôt partie de la lignée menant aux lémuriens. Quoiqu’il en soit, sa qualité de conservation, ainsi que la rareté des fossiles de primates de cette époque en font une découverte exceptionnelle. Accéder à l’article scientifique

 


 

¤ Archosaures
  Anchiornis huxleyi : un nouveau dinosaure à plumes, antérieur à Archaeopteryx . Ce fossile nous provient de la province chinoise du Liaoning, et date du Jurassique (160 Ma à 155 Ma), alors qu’Archaeopteryx a vécu il y a environ 150 Ma. La différence est subtile, mais la position phylogénétique de ces 2 espèces est assez éloignée. De plus, les plumes d’Anchiornis sont déjà bien développées : longues plumes sur les membres antérieurs et postérieurs ainsi que sur la queue. Anchiornis montre donc qu’il existait des dinosaures non aviens qui ressemblaient déjà à des oiseaux modernes, ceci bien avant Archaeopteryx. D’après les témoignages fossiles, la présence de plumes chez les dinosaures non-aviens remonte sans doute au début du Jurassique, mais la rareté du registre fossile de cette époque ne permet pas d’en dire plus pour l’instant.

Archaeopteryx et Compsognathus selon Alain Bénéteau (Guide critique de l’évolution - BELIN)
Reconstitution d’Archaeopteryx et de Compsognathus, d’après la lagune de Solnhofen.

Illustration : Archaeopteryx et Compsognathus © A. Bénéteau
2009 / www.paleospot.com, avec son aimable autorisation.

Anchiornis est encore sur le devant de la scène en 2010 puisque des chercheurs ont réussi à reconstituer la couleur de son plumage. Lien 1 Lien 2

  Tianyulong confuciusi : un dinosaure ornithischien à poils... On sait déjà que les oiseaux sont issus d’un petit groupe de dinosaures théropodes, appartenant à l’un des deux grands groupes de dinosaures, les saurischiens. Il n’est donc pas étonnant de trouver parmi les saurischiens des fossiles présentant des plumes ou des protoplumes. Cependant, Tianyulong est un nouveau dinosaure décrit en 2009, appartenant cette fois-ci au 2e grand groupe de dinosaures, les ornitischiens, et dont le fossile a été retrouvé avec de grands poils sur le cou, le dos et une partie de la queue. Ces structures posent question : ont-elles un lien avec les protoplumes des ancêtres des oiseaux et pourquoi pas avec le pelage de certains ptérosaures ? ce type de tégument est-il apparu plusieurs fois chez des groupes de dinosaures différents ?
Informations complémentaires et illustrations

  Limusaurus inextricabilis : un théropode herbivore. Les théropodes sont les dinosaures saurischiens bipèdes. Un point semblait commun à ce groupe : leur régime carnivore. Pourtant, le nouveau dinosaure, Limusaurus semble être l’exception à la règle. Il s’agit d’un petit dinosaure édenté, muni d’un bec corné et possède de très petits membres antérieurs au doigt I extrêmement réduit. Son contenu stomacale et la présence d’un grand nombre de petits gastrolithes (pierres ingérées aidant à la digestion) démontrent qu’il avait un régime alimentaire herbivore.

 


 

¤ Mais aussi :
  Titanoboa cerrejonensis : le plus gros serpent de tous les temps : appartenant à la famille des boas constrictors et daté d’environ 60 Ma, il devait mesurer entre 10,6m et 15 m pour un poids entre 730 kg et 2 tonnes (contre 7 à 8 mètres pour les actuels boas constrictors)...

  Guiyu oneiros : le plus ancien poisson osseux : daté du Silurien (environ 420 Ma).

 Le squelette quasi complet d’un mammouth est découvert lors de travaux en plein milieu de l’agglomération de Los Angeles. Ce mammouth aux défenses de trois mètres de long fait partie d’une série de dizaines de milliers de fossiles mis au jour lors de l’excavation d’un terrain à proximité du site de La Brea Tar Pits, un affleurement de bitume naturel. Lien

 Découverte d’un site à empreintes de Sauropodes en France, l’un des plus grand au monde, à Plagne (Ain), près de Lyon. "Les empreintes des dinosaures de Plagne apparaissent sous la forme de dépressions circulaires entourées d’un important bourrelet de sédiment calcaire. Elles sont de très grande taille, pouvant atteindre 1,20 à 1,50 m de diamètre total, ce qui correspond à des animaux dépassant 30 ou 40 tonnes pour plus de 25 mètres de long. Le calcaire date du Tithonien basal (Jurassique supérieur, -150Ma), période pendant laquelle le secteur était recouvert par une mer chaude et peu profonde. La découverte de ces empreintes montre que les sauropodes se sont promenés pendant une phase d’émersion de la région, lors d’un abaissement du niveau marin." Communiqué de presse du Cnrs

 

 

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