La naissance de la nouvelle île
Une éruption a eu lieu dans la Mer Rouge en Décembre 2011. Des pêcheurs auraient vu des fontaines de lave allant jusqu’à 30m de hauteur le 19 décembre. des détections satellites ont observé des panaches le 20 et 22 décembre. Le satellite Aura de la NASA a pu détecter une quantité élevée de dioxyde de soufre indiquant une éruption.
Le 23 décembre, une nouvelle île était apparue. Les images satellites permettent de voir en plus un panache de fumée qui serait un mélange entre des cendres volcaniques et de la vapeur d’eau (cliquer sur l’image pour l’agrandir) :
Cette activité volcanique est la conséquence de la divergence entre la plaque Arabique et la plaque Africaine. La Mer Rouge correspond au prolongement de la ride ouest indienne. Celle-ci entraîne la séparation entre le continent africain et l’Arabie.
La séparation entre ces deux plaques tectoniques va faire remonter le manteau qui va alors pouvoir fondre partiellement et donner du magma qui peut alors se retrouver en surface.
Comparaison avec une autre île volcanique située au milieu d’un océan : l’Islande
Il peut être intéressant de comparer cette situation à celle de l’Islande. En effet, l’Islande est aussi une île située en plein milieu de l’océan, ce qui pourrait être le cas de cette nouvelle île lorsque l’océanisation de la Mer Rouge sera complète. Le point important sur l’Islande est que celle-ci se situe d’une part sur une dorsale océanique mais d’autre part aussi à l’aplomb d’un point chaud, c’est à dire de matériel plus chaud que le manteau environnant et qui remonte des profondeurs de la Terre (contrairement aux dorsales dont le matériel ne vient pas de plus de 200-300 km de profondeur contre 600 à 2900 km pour les points chaud selon les auteurs). Ainsi, l’Islande profite d’un double phénomène : la fusion partielle des roches due à la présence de la dorsale et celle due à la présence du point chaud.
Il est alors légitime de se poser la question quant à cette nouvelle île. Pour ceci, on fait appel à la tomographie sismique qui permettra d’imager des différences de vitesses entre les ondes sismiques mesurées et un modèle de référence selon la profondeur. On obtient donc une coupe de la Terre le long d’un profil.Si ces ondes vont plus vite, on interprétera cette anomalie de vitesse positive comme un matériel plus froid qu’on figurera en bleu. Si ces ondes sont ralenties, on l’interprétera comme un matériel plus chaud qui sera mis en évidence en rouge sur l’image de tomographie.
Si on compare la tomographie de l’Islande (image ci-dessus : d’après DePaolo & Manga, Science, 2003) à la mer rouge (image ci-dessous : d’après Park et al., G3, 2007), on observe bien le point chaud au niveau de l’Islande. Par contre, au niveau de la mer Rouge, si on observe bien une remontée, les données sismiques ne permettent pas de trancher puisque les tomographies s’arrêtent vers 400km de profondeur. Cependant, selon les auteurs, il pourrait y avoir une sorte de super panache au dessous de la Mer Rouge c’est à dire une remontée de l’ensemble du manteau inférieur duquel partirait de plus petits panaches.