La dalle à ammonites de Fontbelle

Le site de la dalle à ammonites de Fontbelle (le 19 avril 2004) Effet loupe sur la dalle	Dumortieria munieri [ 2 cm ]	Dumortieria pseudoradiosa [ 2 cm ]	Eugène Dumortier (en 1869)
	Guneria gruneri [ 3 cm ]	Hamatoceras pachu [ 6 cm ]

Commentaire :

Il y a environ 185 millions d'années, au Toarcien, une mer peu profonde recouvrait le secteur de Fontbelle. Dans ses eaux vivait une faune abondante : belemnites, icthyosaures et de nombreuses ammonites. La surrection des Alpes suivie du lent travail de l'érosion ont mis à jour cet ancien fond marin sur lequel se sont fossilisés des milliers d'ammonites.

Une vingtaine d'espèces de ces animaux a été ici répertoriée. Quatre d'entre elles permettent de dater des horizons (l'horizon est la plus petite tranche de temps qu'on puisse définir actuellement dans l'échelle des temps géologiques. La durée moyenne d'un horizon correspond à environ 100 000 ans.)

Dans leur ordre d'apparition dans le temps il s'agit d'Hamatoceras pachu, Guneria gruneri, Dumortieria munieri et Dumortieria pseudoradiosa.

Ces ammonites se retrouvent ici, ensemble fossilisées sur le même fond durci. Cela signifie qu'aucun dépôt n'a été conservé durant au moins 400 000 ans. Les ammonites du genre Dumortiera ont été dédiées par Emile Haug en 1885 à Eugène Dumortier (1801 - 1876), paléontologue lyonnais, qui a essentiellement étudié le Jurassique dans la vallée du Rhône et a créé environ 250 espèces nouvelles. Admis en 1865 à l'Académie des sciences de Lyon, il a prononcé à cette occasion un discours qui portait sur ... la notion de temps en géologie.

Depuis Emile Haug (1891), aucun travail approfondi n'avait été réalisé sur les ammonites du Toarcien de la région de Digne. Une étude menée par l'université de Bourgogne et la réserve géologique de Haute-Provence permet de relancer les recherches dans ce domaine.

Les marqueurs radioactifs mieux connus du grand public donnent une datation absolue mais moins précise que les marqueurs biologiques (avec une marge d'erreur de plus ou moins 1 million d'années dans le meilleur des cas durant cette période de l'ère secondaire). Certaines espèces d'ammonites permettent encore aujourd'hui de dater de façon relative le terrain avec la plus grande précision possible actuellement (de l'ordre de 100 000 ans).

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