Documents complémentaires pour la proposition d'exploitation des images satellitales de la région du Sud de l'Oise

Ces documents sont à la disposition des élèves et des enseignants. Chaque document apporte des éléments explicatifs sur certains phénomènes biologiques. Ils sont parfois complémentaires. En fonction de la classe et des choix pédagogiques de l'enseignant, certains documents pourront être utilisés et pas d'autres.

 

Doc. 1. Entretien avec Robert Barbault

  Robert Barbault, vous êtes professeur au Muséum National d’Histoire Naturelle, vous avez créé l’Institut français de la biodiversité. Comment est née cette notion de corridor biologique ?  

Robert Barbault : C’est parti d’une réflexion théorique sur l’écologie des îles qui tentait de démontrer que l’extinction des espèces était amplifiée par l’insularité. Et on a en effet constaté sur le terrain que les isolats étaient défavorables à la biodiversité : plus petite la surface, moins nombreuses les espèces présentes. C’est pourquoi les haies constituent d’intéressants corridors. On s’est aperçu en effet que l’isolement d’un bouquet d’arbres provoquait l’extinction des espèces qu’il abritait avant même sa destruction. Et si les rongeurs disparaissent avec les haies, les prédateurs disparaissent aussi du territoire, mais c’est généralement eux qui commencent.                                                                         

Bosquet d’arbres (Orry la ville)  

http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/upload/doc_telechargement/grandes/Parcs%20n%C2%B0%2053dossier%20corridor.pdf

 

  

Doc. 2 : Campagne de sécurité routière pour des batraciens

" Pourquoi les crapauds traversent-ils les routes " ? La réponse habituelle à cette devinette enfantine est " pour passer de l'autre côté ". Mais on peut ajouter : " à condition de ne pas se faire écraser ! " Chaque année, à la saison de la reproduction, des milliers de batraciens finissent leurs jours sous les pneus impitoyables des automobiles, ce qui met en danger cette famille de vertébrés, déjà si sensible aux phénomènes de pollution. Les batraciens sont pourtant protégés et certaines espèces sont même menacées de disparition, précisément en raison de la circulation automobile. C’est pour des considérations de sauvegarde de la biodiversité qu'une route de l'Oise sera fermée toutes les nuits pendant un mois, de mars à avril. Cette action a été entreprise par l'Association pour la protection des sites à Orry-La-Ville (APSOM), de concert avec l'Institut de France/domaine de Chantilly, propriétaire des lieux, et l'Office national des forêts (ONF). La route, qui sera fermée de 19h00 à 7h00, est celle qui longe les étangs de Comelles, dans le massif de Chantilly. L'opération permettra de protéger plusieurs espèces de batraciens, notamment des crapauds communs, du massif de Chantilly qui, après avoir passé l'hiver en forêt, entament un trajet de plus de deux kilomètres vers les étangs pour se reproduire.

http://www.palais-decouverte.fr/actu/biodiversite/archive.htm

 

Doc. 3 :Feu vert pour la faune sauvage

Passage interdit : les animaux sauvages tombent sans cesse sur ce panneau pendant leurs pérégrinations. Les routes, les voies ferrées et les autoroutes deviennent pour eux des obstacles, quasiment infranchissables. Les passages à faune favorisent heureusement les déplacements des quadrupèdes.

Les animaux sauvages ont la bougeotte

Les autoroutes sont des barrières quasi infranchissables pour la faune sauvage. Pourtant, aucun des planificateurs du réseau routier national, n'y avait pensé! S'il existe çà et là des passages, ils sont empruntés au mieux par les renards et les martres. Cerfs, chevreuils, chamois et sangliers ne s'aventurent pas sur des ponts étroits, et encore moins dans un tunnel ...

La mobilité est vitale pour le monde animal. Bien des espèces changent d'habitat entre l'été et l'hiver. Chez les cerfs, les migrations peuvent s'étendre sur des dizaines de kilomètres. Le chemin que les jeunes doivent parcourir pour trouver un nouveau domicile est souvent long.

Il en va de même pour le lynx et pour le sanglier. Enfin, il existe des pendulaires dans le monde animal : les meilleurs emplacements pour se reposer, pour se reproduire, pour pâturer ou pour chasser peuvent être très éloignés les uns des autres.

Les passages à faune sont des passerelles conçues spécialement pour les animaux sauvages, recouvertes d'un sol naturel et de plantes, richement structurées. De chaque côté, des haies, des bosquets ou des ruisseaux indiquent aux animaux où passer. Pour atteindre son objectif, un tel passage doit être suffisamment large, ce qui a évidemment des répercussions sur les coûts. http://www.umwelt-schweiz.ch/buwal/fr/medien/umwelt/2001_1/unterseite13/

       Autoroute A1 (60)

                                         

 

Doc. 4 : Définition des passages

Passage grande faune (PGF) : Ouvrage ou dispositif permettant le rétablissement des cheminements de la grande faune (chevreuils, sangliers, cerfs, etc). Les PGF sont aménagés de manière à inciter les animaux à les emprunter avec par exemple des espèces végétales particulièrement prisées comme des arbres fruitiers, ou des frênes à baies.
Passage petite faune (PPF) : Pour que la ligne ne constitue pas une barrière infranchissable pour les espèces animales, des ouvrages spécifiques ont été aménagés aux abords de l’infrastructure de transport. Des passages petite faune (PPF) sont dédiés spécifiquement aux rongeurs, hérissons, belettes, etc…

http://www.lgv-est.com/glossaire.php?l=P

http://www.aisne.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=102

 

 Passage à faune (02)  

                                                                                                           

Doc.5 : Oise-Pays de France : un corridor de l’Ile-de-France aux Ardennes

  Le Parc naturel régional Oise-Pays de France s’étend sur 60 000 ha , à 20 km au nord de Roissy (soit 40 km seulement au nord de Paris). Il est couvert pour un tiers par le massif des Trois Forêts (forêts d’Halatte, de Chantilly et d’Ermenonville), massif qui fait partie d’un écosystème forestier plus large s’étendant des forêts franciliennes jusqu’aux forêts ardennaises. Ces dernières années, du fait de la pression foncière, ces espaces boisés ont été de plus en plus morcelés par l’urbanisme et les infrastructures. Ces ruptures dans la continuité des massifs ont provoqué un début de consanguinité chez les cervidés. La menace de disparition était sérieuse. Ces problèmes ont du reste été déterminants dans la décision de créer le Parc et intégrés explicitement à sa Charte qui identifie les principaux corridors écologiques inter forestiers dans et en limite du Parc. Ces corridors ont été déterminés à partir d’une étude commandée par  la Direction Départementale de l’Equipement (DDE) et des connaissances existantes sur les axes de déplacement de la faune. À certains endroits, ils correspondent aux seuls espaces non encore urbanisés. Le travail du Parc consiste, dans un premier temps, à préserver au moins l’existant avant d’envisager de restaurer certains corridors aujourd’hui coupés par des infrastructures (création de «bioponts»).  

Route à la sortie de Chantilly vers Paris

http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/upload/doc_telechargement/grandes/Parcs%20n%C2%B0%2053dossier%20corridor.pdf

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